L'huilerie  disparue
« canard tambour » n°9
 

 Voici deux témoignages, imprimés et illustrés en février 1945, dans « Allo ! allo ! ici 20.9 »
  par deux élèves de M. Garnier, instituteur à Vinneuf.

Cette entreprise était située rue du Colonel Maîtrat.



 

Le jeudi 31 janvier, mon camarade Georges Berdou m'a fait visiter l'huilerie. 
En entrant, je vis la grande meule qui tournait et écrasait les graines.
Au bout d'un certain temps, les yeux de tout le monde piquaient car c'était de l'huile de moutarde que les hommes faisaient. 
Nous sommes restés une heure et demie à l'huilerie.
(Jean Raimbault)

Jeudi je suis allé voir la petite fabrique d'huile qui fonctionne l'hiver, près de chez moi. Elle appartient à une dame âgée et c'est mon parrain qui la dirige.
La production journalière est de 130 litres d'huile.

L'APLATISSEUR : l'oillette est mesurée avec un bichet (25 litres). Il faut 30 litres de graines pour faire une fournée soit 18 kg environ. La graine est mise dans l'aplatisseur ; dès qu'elle est aplatie, elle passe sous la meule.

LA MEULE : c'est une grosse meule de pierre de 35 cm de large et de 1,15 m de diamètre. Elle est fixée à un axe autour duquel elle tourne. Cet axe lui sert de rayon et la meule décrit une circonférence en roulant sur une pierre circulaire dont le rebord empêche la graine de tomber. Une sorte de râteau automatique remue la graine écrasée et la ramène sous la meule.

LA CHAUDIERE : la graine écrasée est mise dans une chaudière et remuée par un tourniquet qu'actionne un moteur électrique. On chauffe au bois.

LA PRESSE : est composée d'un cylindre de fer percé de trous, reposant sur une plate forme de fer, on met une toile dans le cylindre, on verse l'oillette qu'on recouvre d'une toile et de deux plateaux en bois.
On serre au moyen d'un grand volant qui se visse sur l'arbre de la presse.

L'huile coule dans une rigole et tombe dans un seau surmonté d'un tamis.
Dans une fournée, il sort 6 litres d'huile, environ. Quand l'huile ne coule plus, on retire les plateaux, les toiles, le pain d'oillette (tourteaux que mangeront les animaux de la ferme)
Pour la navette et la moutarde, il faut changer les grilles de l'aplatisseur.
Pour les noix, il faut desserrer les rouleaux et ne pas mettre de grille à l'aplatisseur, elles subissent les mêmes préparations. (Georges Berdou)
 

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