Le  Boulanger

 
 
 
Des habitants de Vinneuf devant la boulangerie

 
 
L'histoire du pain à Vinneuf au XIXème siècle
"le Canard Tambour"

Vers l'année 1875, pour 35 à 40 sous, le meunier allait chercher 120 kilos de grain à domicile avec sa voiture à cheval puis livrait en retour la farine et le son. 
L'énergie du vent actionnant les ailes servait à la fois à hisser les sacs de blé, par un système de corde et de poulie, et à faire tourner, grâce à un engrenage, la meule supérieure sur la meule inférieure qui restait fixe. Le grain écrasé était ensuite tamisé dans la bluterie, appareil centrifuge qui faisait passer la farine à travers une étoffe de soie et dont la rotation régulière produisait le tic-tac caractéristique du moulin. 
Par bon vent, il fallait une heure pour moudre 120 kilos de grain qui en donnaient 90 de farine. 
A cette époque, les boulangers ne vendaient pas de pain. Les gens achetaient une demi-tasse de levain pour 2 sous et le préparaient eux-mêmes. 
Les boulangers utilisaient une planche en forme d'un dessus de brosse à laver et percée d'un nombre de trous correspondant à la quantité de miches de 10 à 12 livres pouvant être cuites dans deux fournées. Quand les habitants voulaient faire cuire leur pain, leurs enfants, en allant à l'école, criaient au boulanger : « A cuire ! » Alors celui-ci mettait une cheville dans un trou et répondait : « Pour neuf heures ! » ou « Pour midi ! » les parents savaient ainsi à quelle heure il faudrait apporter la miche à cuire. 
En été, la pâte passait souvent par dessus la corbeille alors qu'en hiver, il fallait la placer dans le lit pour la faire lever. 
Comme le boulanger n'avait pas de boutique, c'était dans la chambre ou dans la cuisine que les pains étaient alignés sur un grand comptoir à la disposition des clients.
Pour cuire un pain, le boulanger prenait 12 sous, mais pour la fête du village, chaque famille préparait une galette à la bouillie par personne qu'il cuisait gratuitement, ce qui l'occupait du lever du jour à la tombée de la nuit. 
Peu à peu, les boulangers ont acheté la farine aux meuniers pour faire et cuire le pain eux-mêmes et le vendre aux villageois, les dispensant ainsi d'un travail. 

 
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